Une guerre de l’Homme contre tout ce qui l’entoure et le porte : la flore, la faune, l’eau, la terre, l’air. Il faut toute l’utopie du théâtre pour se relever d’un tel constat et oser s’emparer d’un aussi vaste sujet. N’envisager la nature que sous le rapport d’une chose inerte et vide, utilisable et corvéable à merci, ne pouvait que mener au désastre... Mais imaginer une issue est autrement plus délicat. Filmés, enregistrés, saisissant de pertinence, des témoignages d’enfants entrent sur le plateau en résonance avec d’autres mots, ceux d’une fable d’après un conte inédit de Joël Jouanneau. Au commencement des temps, un petit d’homme recueilli par une louve, puis élevé-dressé par un maître dont la violence à éduquer n’aura d’égale que la beauté des résultats obtenus. Une histoire d’amour qu’une autre violence, celle d’une vague engloutissant l’île où les amants vivent, rendra à la liberté heureuse d’une existence neuve. Entre fiction et documentaire, Julie Berès use de tous les moyens de manipulation du son et de l’image dont elle dispose pour retrouver un regard premier et donner à voir, « la nuit des temps, les grottes primitives, les paysages lunaires, la forêt du jadis et les déserts de neige... ».
Après On n’est pas seul dans sa peau, Sous les visages, Notre besoin de consolation et Petit Eyolf, Julie Berès revient à l’Espace des Arts avec son nouveau projet théâtre sur le thème de l’écologie, avec une prise de distance par le biais de l’enfance, pour mieux interroger notre société et son rapport à la nature.
