Jacques Rebotier habite un continent aux frontières aussi mouvantes que précises, celui de la musique se faisant théâtre et du théâtre se faisant musique. Toujours avec humour, toujours avec rigueur. Le compositeur-poète-auteur¬jongleur-dislocateur de mots-virtuose-polymorphe-metteur-en-scène (liste forcément incomplète), revient au plateau accompagné d’un quatuor à cordes instrumental et vocal pour nous livrer sa vision du monde tel qu’il va mal. Cela s’appelle Chansons climatiques et sentimentales. Un tour de parole comme on dit un tour de chant, qui passe à la moulinette de son inventivité les standards les plus populaires de la chanson et la variété de la musique dite savante. Cela vous fait des Only me (Elvis Presley), des L’été pas bien (Joe Dassin), des My Fucky Valentine (Chet Baker), des Mahler qui ne sont plus malheureux, et tant d’autres in-énumérables joyeusetés gentiment ou férocement détournées pour les besoins irrévérencieux de la cause. Une écologie du sentiment qui met les sons et les mots sens dessus-dessous et qui règle son compte, en rigolant franchement, aux absurdités de ce monde.

« Bretteur de gutturales, pourfendeur de labiales, diplômé en salive, Rebotier est un OS de la langue (laquelle est un os où il y a toujours à ronger). » Jean-Pierre Thibaudat – Libération