Entouré de musiciens et d’acteurs, Mathieu Bauer installé derrière sa batterie, le directeur du Nouveau Théâtre de Montreuil livre un étonnant concert (on joue là de la batterie, des claviers, de la guitare, on mixe en direct et l’on chante) où la parole et la pensée s’invitent (Jankélévitch, Szendy, Adorno...) pour tenter d’y entendre un peu plus clair. Du bruitiste Luigi Russolo à Mickaël Jackson, de Gustav Mahler à Dalida – dont le Paroles, Paroles... interprété en duo avec Alain Delon sera radiographié par le menu –, de Bartók à Barry White, sans a priori ni hiérarchie, un paysage sonore s’ouvre devant les oreilles tour à tour charmées ou malmenées des auditeurs-spectateurs. Éclairante, séductrice, dérangeante, divertissante toujours, cette conférence qui fait aimer les conférences transforme le plateau en dancefloor de la pensée et fait frémir de plaisir les rubans pailletés qui scintillent en fond de scène. Et, parce qu’un musicien cache souvent un compositeur, on entendra aussi quelques-uns des morceaux que Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny se sont fait un devoir de créer – et d’interpréter – pour cette musicale et festive occasion.