En vingt-deux poèmes chantés dialoguant avec le piano – auxquels Ivo van Hove a souhaité ajouter des lettres de la brûlante correspondance entre Leoš Janáček et sa muse (une femme, mariée et de 38 ans sa cadette qu’il appelait sa « tzigane ») –, ce théâtre musical d’une terrible sensualité fait chavirer tous les repères. Van Hove a fait de ce jeune paysan un photographe d’aujourd’hui, souhaité qu’un acteur – double plus âgé se retournant sur son passé – entre également dans cette danse où le désir triomphe jusqu’à se perdre. Le résultat est vocalement à son plus haut niveau – comment résister à l’envoûtante mezzo-soprane Marie Hamard ? – et Lada Valešová, au piano, porte la partition comme un chef le ferait d’un orchestre. En coulisse, un chœur de trois sopranos tisse d’autres fils...
« Concise, sobre, intense et dense, cette production est exemplaire par sa justesse de ton, par la vérité de ses personnages, par la beauté visuelle et sonore qu’elle nous offre. » Yvan Beuvard – Forumopera.com