L’illustre compositeur français Gabriel Fauré disparaissait il y a 100 ans. Résistant à l'influence allemande qui cherche à développer des pièces symphoniques aux effectifs instrumentaux toujours plus grandioses, Gabriel Fauré excelle dans un répertoire intimiste et laisse derrière lui de somptueuses pages de musique de chambre. Il y incarne l'élégance, la sobriété et  le romantisme français par excellence.

Il est impossible de rendre hommage à Gabriel Fauré sans évoquer son important corpus de mélodies. Les écouter, c'est faire résonner les trésors de la poésie française. Au cœur de ces thématiques, le temps est suspendu, en apesanteur dans un monde onirique fait d'aubes naissantes, de crépuscules orangés, de baisers rêvés et d'amours incertains...

Gabriel Fauré laisse aussi en héritage son célèbre quatuor en Ut mineur qui trouve rapidement le chemin des concerts et frappe immédiatement par la beauté de ses thèmes et par la souplesse du style. Ce quatuor est considéré de nos jours comme l'une des pièces les plus emblématiques du répertoire français de musique de chambre de cette époque. Emilie Vuillermoz écrit à ce propos "la flexibilité de l'écriture pianistique est prodigieuse. Enveloppés par les arpèges, les accords et les traits insinuants du clavier, les archets tissent à l'aise leur trame serrée et homogène, que le piano incruste de perles de cristal. Fauré obtient ainsi une étoffe d'une richesse et d'une somptuosité rares."