Les danseurs de Pockemon Crew excellent dans le croquis social, enlevé et brillant, proche de leur vie. Multiconnectée, cette vie a ses rythmes hachés, ses juxtapositions, ses brusques variations d’intérêts et d’inten­sités. Ces ruptures collent avec leur sens inouï de la dynamique. On ne présente plus ces lyonnais de légende dont le chorégraphe est d’ailleurs d’origine chalonnaise. Toute une épopée a précédé leurs incroyables tournées d’aujourd’hui. Fin des années 90 : des hip-hopers s’entraînent sur le parvis de l’Opéra de Lyon. Alors le directeur leur propose de répéter à l’intérieur. Ils y restent artistes associés de 2003 à 2011. Ils bourgeonnent sur le rameau lyonnais de cette spécialité française qu’est le hip-hop de création. Mais différemment d’autres, ils ne désertent pas le terrain des battles – l’arène des pures compétitions, et inventions techniques, jamais épuisées. Ils y détiennent plusieurs titres successifs de champions de France, d’Europe, et du monde. Admirer les danseurs de Pockemon Crew, c’est capter vingt an­nées d’une évolution dans la danse. Dans le monde.

« La richesse du vocabulaire corporel, la poésie et la sensibilité des chorégraphes, rythmées par une bande-son qui évite les clichés inhérents au monde du hip-hop – on y entend du flamenco –, participent à un sentiment d’émerveillement qui dépasse le simple éblouissement de la prouesse technique. » L’Express