Seul en scène, adossé à la tôle ondulée d’un hangar où dansent des images de temps passés et de lieux lointains, l’immense comédien Michel Kacenelenbogen dit l’amour hors-norme d’une relation mère-fils. Cette mère, c’est celle de Romain Gary. Ce texte, c’est La Promesse de l’aube, l’un des plus beaux romans d’un auteur qui fut aussi héros de guerre décoré par de Gaulle, lauréat du Prix Goncourt et Consul de France. « Avec l’amour maternel, la vie vous fait dès l’aube une promesse qu’elle ne tient pas. Chaque fois qu’une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours à gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. » Tout est dit. L’adaptation du roman livre avec retenue la vie éblouissante et tragique de Gary, porté à jamais par une mère qui lui a tout donné et, en un sens, lui aura tout pris. Avec humilité, sans effet mais avec une émotion sincère, Michel Kacenelenbogen devient Romain Gary.