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théâtre

George Dandin ou le mari confondu

Molière / Jean-Pierre Vincent

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George Dandin, faux nobliau mais vrai parvenu s’est acheté une femme pour s’acheter un nom. De bonne – entendons par là « sentant la poussière et l’eau bénite » écrit Jean-Pierre Vincent – mais ruinée famille, la jeune et fraîche épousée n’entend pas mettre sans condition sa vertu entre les mains de ce roturier qui « sent le cabaret et cache son vieux tricot de corps sous ses habits dorés ». Il y a peu à faire pour imaginer le bonheur du couple, entre un mariage non consommé et une nouvelle maison dont les plâtres peinent à sécher... et comprendre que le rêve de Dandin aura tôt fait de tourner au cauchemar. La tradition théâtrale, depuis l’éblouissante mise en scène de Roger Planchon, aime à défendre le pauvre Dandin que chaque nouvel acte pousse plus loin dans l’ornière dont il a tenté de sortir. Mais Jean-Pierre Vincent, rusé faiseur de théâtre, ne l’entend pas de cette compatissante oreille. « Dandin n’est pas un ange. La lutte des classes (et des sexes) lui casse les reins mais il en a cassé bien d’autres. » Aussi entend-t-il orchestrer jusqu’au bout de la cruauté noire cette farce tragi-comique. « Dandin, parvenu ridicule, doit l’être jusqu’à la fin. »

 

« Dans une mise en scène onirique, Jean-Pierre Vincent revisite le cauchemar du paysan parvenu de Molière. » Le Monde