Mickaël Le Mer n’est pas un inconnu pour le public de l’Espace des Arts, il y a déjà présenté Crossover et piloté Let’s dance, le temps fort hip-hop de 2017. Le chorégraphe, qui aime à s’affranchir des cadres et des codes de la danse hip-hop, a su inventer une danse urbaine libérée de ses passages obligés, mixant les coupoles et les glissades, les horizontales aux verticales. Flirtant avec l’abstraction, sensible mais sans jamais renoncer à la virtuosité tonique, à la fulgurance propre à l’urgence du break, Mickaël Le Mer développe une gestuelle très singulière. Sa danse ose la sensualité. Les appuis au sol sont relayés par le support des corps entre eux : échanges d’énergie, portés, sauts, envolées. À la fois mathématiques et graphiques, empathiques et soucieuses de la condition humaine, ses pièces ouvrent l’espace des possibles. Butterfly est aérien et fluide, un ballet éblouissant, où trois danseuses et six danseurs virevoltent avec l’élégance de papillons aussi fragiles qu’un souffle de soleil. Symbole de la métamorphose heureuse dans de nombreuses cultures, le papillon est signe de renouvellement et l’expression finale et flamboyante de son espèce. Cette nécessité de se transformer pour s’épanouir pleinement est également celle de tout être humain, un cheminement qui mérite réflexion.