Avec douze danseurs, sept musiciens et une enfant, MÁM noue passé païen et présent futuriste.
Évoquant le mot attelage, MÁM signifie col de montagne mais aussi astreinte en Gaélique irlandais. Il s’agit donc d’un point de passage obligé et plutôt aventureux. Comme l’est cette œuvre audacieuse et passionnée de Michael Keegan-Dolan qui marie vigueur de la danse d’inspiration traditionnelle et fluidité de la gestuelle contemporaine. C’est aussi une pièce musicale qui conjugue l’accordéon traditionnel de Cormac Begley au collectif s t a r g a z e. La danse, profondément originale, avec des solos rapides et tourbillonnants, un soupçon d’animalité, des élans extatiques et des groupes palpitants, est aussi mystérieuse et ambiguë que les esprits qui la hantent. Fusion de contrastes harmonieux, MÁM est un moment ordinaire, un bal fantastique, une nuit mystique, une pièce lumineuse et étrange qui semble ancrée dans des rites anciens. Le rural et le théâtral se chevauchent, comme un sabbat de sorcières dans le tumulte actuel.