musique
Térez Montcalm
I know I'll be Alright
De son précédent album, où elle s’était glissée dans les compositions de la grande chanteuse Shirley Horn, la canadienne Térez Montcalm a gardé la sensualité d’une voix chaude et rauque qui la place entre rockeuse et diva.
Si le jazz n’est jamais loin, I know I’ll be Alright, son dernier opus, se veut résolument « groove » et donne à entendre une variété d’inspirations qui ouvre des horizons inattendus. Il faut sans doute avoir grandi sur le continent américain pour faire cohabiter, sans a priori ni ségrégation de style, Gilbert Bécaud et Michael Jackson, Neil Young et le Hashes to Hashes de David Bowie. La liberté de Térez Montcalm est là, dans cette capacité à faire sienne tout ce qu’elle aime et d’y ajouter ses propres compositions. Au creuset d’une guitare qu’elle avait délaissée pour l’enregistrement mais que la démangeaison de la scène lui fit reprendre, une couleur s’installe, bien à elle, où les variations de ses échappées sont solidement encadrées par une formation – batterie, saxo, guitare et claviers – qui étaient déjà de sa précédente tournée. Un concert et un album complices, donc, où la fidélité et le plaisir de jouer l’emportent sur la machine à promouvoir des disques préfabriqués. « Dans le studio d’enregistrement, on s’est tous regardés et on a commencé à rire sans raison, pendant dix minutes, parce que l’on savait que nous aurions du plaisir. » Ce que la chanteuse avait déclaré pour un autre album vaut également pour celui ci : Térez Montcalm n’a aucune raison de changer ce qui lui va si bien.