Sur scène, un chorégraphe au travail, israélien (Hillel Kogan), s’affaire à diriger un danseur, arabe (Adi Boutrous), pour un spectacle à naître, « kitcho-engagé » et « auto-caricatural » sur la nécessaire fraternité entre les peuples. Qu’on ne se fie ni aux mots ni aux apparences ! We love arabs, ce message d’amour pour temps troublés qu’on accueille avec la satisfaction militante de la bien-pensance et du politiquement correct est plus complexe – et tellement plus drôle ! – qu’il n’y paraît. Si le résultat du spectacle, in fine, ne dément pas cette belle et généreuse proposition, le chemin pour y parvenir en déjoue tous les lieux communs. Hillel Kogan – qui tient ici son rôle dans la vie – est bel et bien celui qui dirige et contraint, et entend faire de « son arabe » la matière docile d’un projet qu’il n’entend pas partager. Colon dominateur, « patron de danse » à l’écoute toute relative, glissant sans même s’en rendre compte vers des réflexes racistes, Hillel Kogan s’enlise dans des métaphores aussi ridicules que culinaires pour mener à bien sa petite affaire : « Je voudrais utiliser le houmous comme une texture chorégraphique, qui a un mouvement rond, fluide, liquide… Une texture qui peut permettre la liquidité d’identités ».

« We love arabs, le buzz mérité du Off d’Avignon 2016 est un de ces spectacles que vous n’oublierez pas. » Culture Box

>> Restaurant éphémère à l'issue de la représentation du vendredi 4 mai 
Tarif : 32€ - Réservation : 03 85 42 52 12